Les illustrations en trois dimensions de manuels lamentables. D’une pâleur mortuaire, le cheveu sec, le carquois vide de flèches et le thyrse flétri,
ils sont immobiles sur des îles arides, parmi des pierres vives sous un ciel feuillu. Une Aphrodite symétrique, un Jupiter pleuré par des chiens, un Bacchus ivre
de plâtre. Honte de la nature. Des lichens de jardins.
Les vrais dieux n’entraient dans la peau des pierres que brièvement et avec mauvaise grâce. La formidable entreprise — foudres et aubes, famines et pluies d’or —
demandait une vivacité exceptionnelle. Ils fuyaient les villes incendiées, voguaient vers des îles lointaines, agrippés à la vague. Sous des haillons
de mendiants, ils traversaient les frontières des époques et des civilisations.
Traqués et traquant, suant, braillant, à la poursuite incessante de l’humanité en fuite.